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samedi 29 novembre 2008

Congo - 150 000 enfants manquent l ecole en raison des violences, dans l est


UN Integrated Regional Information Networks
17 Novembre 2008Publié sur le web le 18 Novembre 2008
Nairobi
Les affrontements qui font rage dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) ont forcé la plupart des écoles du territoire de Rutshuru à fermer leurs portes, et quelque 150 000 enfants ne vont plus en classe, selon le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF).
« La plupart des enfants ont été déplacés », a expliqué à IRIN Jaya Murthy, spécialiste de la communication à l'UNICEF. « Les autres sont [toujours] dans la région, mais ils ne peuvent pas aller à l'école ».
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Les affrontements ont repris à la fin du mois d'août dans le Nord-Kivu entre les forces du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), un mouvement rebelle dirigé par l'ancien général Laurent Nkunda, et l'armée régulière congolaise, alliée avec des milices.
Depuis que les violences ont pris de l'ampleur, il y a deux semaines, 85 pour cent des 310 établissements scolaires du territoire ont suspendu la classe, leurs locaux étant occupés par des civils déplacés et par l'armée congolaise.
Selon l'UNICEF, les groupes armés qui opèrent dans la région continuent également d'enrôler des enfants dans leurs rangs, dont certains sont à peine âgés de 14 ans, à Kitchanga, Rugare et Rutshuru.
« Selon nos informations, nous savons que tous les groupes armés, sauf l'armée congolaise, continuent de recruter dans la région », a ajouté Mme Murthy. « Par exemple, pas moins de 400 personnes, âgées de 14 à 40 ans, ont été enrôlées dans la région de Kitchanga ». Quelque 3 000 enfants étaient retenus par les groupes armés avant les dernières violences, mais ce nombre devrait monter en flèche.
Les hostilités ont également contraint les civils à fuir. Selon l'UNICEF, des dizaines de milliers de personnes se déplacent vers le nord en raison des pillages dont sont continuellement victimes les habitants de Kanyabayonga. Parmi eux, 15 000 habitants se sont installés à Kisharo, 15 000 à Vitchumbi, 5 000 à Butembo et plusieurs milliers entre Kiwandja et Rutshuru.
Les déplacés sont particulièrement exposés au risque de contracter le choléra et la rougeole, et les enfants sont menacés par une recrudescence de la malnutrition et risquent également d'être séparés de leur famille. « La situation est encore très tendue, instable, précaire », a indiqué Mme Murthy. « Des affrontements éclatent dans différentes régions presque chaque jour ».
Le 13 novembre, deux échauffourées ont été annoncées à la radio des Nations Unies, qui opposaient les soldats du gouvernement aux Patriotes résistants du Congo (PARECO), un mouvement armé. Toujours selon la radio, 3 000 civils déplacés sont arrivés récemment à Goma, capitale de la province. Au moins 250 000 civils ont été déplacés par les affrontements, selon les travailleurs humanitaires, dont plus de 65 000 sont installés dans des camps à Kibati, à quelques kilomètres de la ligne de front.
Les Nations Unies, qui disposent d'une force de maintien de la paix de 17 000 hommes dans l'est de la RDC, envisagent de dépêcher 3 000 Casques bleus supplémentaires dans la région pour tenter de contenir la situation

Un genocide oublie


La crise du Darfour est un conflit qui se déroule dans cette région de l'ouest du Soudan. Les deux principaux protagonistes sont d'une part l'armée soudanaise, et la milice janjaweed, recrutée principalement parmi les tribus du nord, les Rizeigat, et d'autre part plusieurs autres groupes rebelles, notamment le Mouvement de Libération du Soudan et le Mouvement pour la Justice et l'Egalité, qui recrutent principalement dans les ethnies Fur, Zaghawa et Massaleit. Le gouvernement soudanais, qui publiquement dénie tout soutien au mouvement janjaweed, a fourni de l'argent et une assistance à cette milice et a participé avec elle à des attaques conjointes contre les tribus occupant les territoires sur lesquels les rebelles du Darfour trouvent leurs soutiens. Le conflit a débuté en février 2003. A la différence de la seconde guerre civile soudanaise, qui a opposé les musulmans du nord aux chrétiens et animistes du sud, presque tous les combattants et les victimes du Darfour appartiennent à la première catégorie.
Les attaques du gouvernement et des Janjaweed contre la population civile non-Baggara ont provoqué une crise humanitaire majeure. Il y a plusieurs évaluations du nombre de morts, qui tournent toutes autour de plusieurs centaines de milliers. Les Nations Unies pensent que l'on peut chiffrer à 450 000 les personnes tuées dans les combats ou mortes de maladies. La plupart des ONG parlent de 200 000 à 400 000 victimes, en se basant sur les données de la Coalition pour la Justice Internationale, qui ont depuis été reprises par les Nations Unies. Le gouvernement soudanais reconnaît quant à lui le chiffre de 9 000 tués, on s'en doute très sous-estimé... en octobre 2006, on montait à 2,5 millions le nombre de personnes déplacées par la guerre. Le gouvernement soudanais a réussi à contrôler l'information en emprisonnant ou en assassinant les témoins depuis 2004 et en détruisant les preuves comme ces dérangeantes fosses communes, oblitérant leur valeur "légale". Par ailleurs, en obstruant et en arrêtant les journalistes, le gouvernement soudanais a été capable de dissimuler ce qui se passait réellement sur le terrain. Les médias de masse ont à nouveau décrit ce conflit comme un "nettoyage ethnique" et un"génocide" et le font encore sans hésitation. Le gouvernement des Etats-Unis lui-même l'a affirmé, bien que les Nations Unies l'aient récusé. En mars 2007, la mission de l'ONU accuse le gouvernement soudanais d'orchestrer et de prendre part à de "grandes violations" au Darfour et appelle à une action internationale de toute urgence pour protéger les civils sur place.
Après des combats très durs en juillet et août 2006, le conseil de sécurité des Nations Unies approuve, le 31 août 2006, la résolution 1706 qui prévoit le déploiement d'une force de 17 300 casques bleus destinée à remplacer la force mal payée et mal équipée de l'Union Africaine, qui compte 7 000 hommes pour maintenir la paix au Soudan. Le Soudan s'oppose fortement à ce projet et affirme que cette force serait considérée comme une troupe d'occupation étrangère. Le jour suivant, l'armée soudanaise lance une offensive de grande ampleur dans la région. Dans le même temps, le conflit devient part intégrante de la plus vaste guerre en Afrique Centrale.